Dans le « Garten der Erinnerung », le Jardin du Souvenir, l’attention des visiteurs est attirée sur les utilisations et activités d’autrefois de cette partie du port intérieur. Les vestiges des constructions de l’architecture de l’après guerre servent aujourd’hui de tours de point de vue ou de scène pour spectacles. La transformation des restes des bâtiments en parties intégrales d’un parc est particulièrement symbolisée par la plantation de pins de montagne sur les tours et de gleditsias dans l’espace situé dans le quadrillage de la structure du bâtiment du « Ludwigforum ».
Les murs blancs en béton retracent les anciennes grandes lignes des bâtiments et des ateliers et forment ainsi un cadre autour des différents espaces. La nouvelle utilisation des surfaces d’autrefois est illustrée par les diverses compositions de végétation. La fonction du port en tant que lieu de transbordement et traitement des céréales – d’où l’expression « la corbeille à pain de la Région de la Ruhr » – est symbolisée par une surface en assolement triennal plantée de céréales et de tournesols, située devant le « Ludwigforum ».
Devant le bassin portuaire, les vagues blanches en béton encadrent les vagues de pelouse et invitent à faire du skate, du BMX et à s’amuser, comme l’avait imaginé Dani Karavan, l’artiste du Land Art ayant réalisé cet espace.
Conçu par l’architecte israélite Zvi Hecker, le Centre de la Communauté Juive est un bâtiment en forme d’éventail s’ouvrant sur le parc. Les lignes en prolongement des tranches de murs sont reprises dans la surface extérieure et sont continuées jusqu’au bassin du port sous forme d’une rigole d’eau.
L’axe principal du parc est composé d’un patchwork de divers matériaux de dallage et de construction des bâtiments qui se trouvaient ici autrefois. Les souvenirs de la période à laquelle le port était en exploitation sont conservés.
Le nombre d’emplacements arborés est très faible pour un parc. Les arbres plantés sont répartis soit en solitaires ou en groupe homogène, semblablement à des sculptures étant en rapport avec l’emplacement correspondant choisi. La forme, la grandeur et la couleur du feuillage des arbres sélectionnés ont été développées de façon sculpturale, en relation avec le contexte spatial et fonctionnel.
Face à la résidence du troisième âge se trouve la « Sculpture des Démolitions », constituée de divers matériaux de démolition des bâtiments et disposés en couches formant une butte sur une surface sculpturale particulière. Un mélange d’herbes et de plantes herbacées y a été semé et leur verdure a devancé la végétation spontanée naturelle lors de la création de l’espace vert.
A la tombée de la nuit, la « sculpture de jardin » des designers d’effets lumière Belzner und Hofmann se transforme en une architecture de lumière réalisée de façon réussie. Les principaux éléments architectoniques du parc sont mis en scène et font du parc un lieu absolument unique.
Un jardin est une œuvre d’art vivante
« Je ne travaille pas contre la Nature, je prends la Nature en considération lors de mon travail. Tout d’abord, je ressens les choses et ensuite je me laisse guider. De cette façon, je découvre les racines historiques des choses et leurs corrélations culturelles. D’une certaine façon, je suis un peu comme une graine. Le développement de mon idée initiale dépend de l’environnement que je rencontre. Je ne détruis pas, j’intègre. » (Dani Karavan, 1986)
Les travaux de l’artiste israélien Dani Karavan ne sont pas simples à classer dans une catégorie unique : ni dans celle de la sculpture, ni dans celle du Land Art. Ils sont difficilement attribuables au seul domaine de l’art paysager. On peut peut-être mieux décrire ses œuvres comme Sculpture d’Environnement, terme proche de l’anglais « environment » (espace agencé pouvant être parcouru), une forme de procréation intégrant entièrement l’espace environnant. Les réalisations de Karavan existent par l’interaction entre forme et matériaux, ombre et lumière, pierre et plante. Ses œuvres d’art représentent des « espaces de vie » au sens propre du terme.
En 1998, les docks abandonnés du port intérieur de Duisburg donnèrent la chance à l’artiste de composer un espace environnemental unique comprenant des éléments naturels comme la terre et l’eau, l’herbe et les arbres et les vestiges des bâtiments de l’ancien port. Toutes les formes et lignes du nouveau parc sont basées sur le plan d’origine de l’ancien quartier. Par exemple, les bandes blanches en béton marbré retracent les anciennes grandes lignes du plan d’ensemble, tout en formant simultanément un petit mur sur lequel on peut s’asseoir. Elles divisent la structure du parc et constituent le cadre pour les compositions de végétation variées. Les vestiges des constructions de l’architecture de l’après guerre ont été transformés en tours de point de vue ou ont été intégrés dans les idées de conception de la végétation.
La transformation singulière des restes des bâtiments en parties intégrales du parc est particulièrement symbolisée par la plantation de pins de montagne sur les tours et de gleditsias dans le sol surélevé du dock d’une ancienne entreprise de transport (le « Ludwigforum »). L’ensemble suscite une évocation à la « Torre Guinigi », la tour médiévale de la ville de Lucca [Lucques] en Toscane.
Les autres emplacements arborés sont en nombre très restreint et les arbres plantés soit en solitaires ou en groupe homogène sont en relation avec l’emplacement correspondant. La forme, la grandeur et la couleur du feuillage des arbres sélectionnés ont été développées de façon sculpturale, en rapport avec le contexte spatial et fonctionnel. Lors du choix des arbres, l’aspect, le type de floraison, la coloration du feuillage à l’automne et l’apparence en hiver constituèrent les critères de première importance.
Les espaces relativement petits sont divisés par des petits murs blancs. Les compositions de végétation très diversifiées de ces surfaces ont été obtenues par l’ensemencement ou la modification des substrats de façon intentionnelle. Tout au long de l’année, les différents types de pelouses à petits cailloux et pelouses maigres ou les prairies rudérales de hautes herbes vivaces contrastent fortement avec le gazon tondu à ras du parc (conception de la végétation : DANIELZIK+LEUCHTER). Sur une surface relativement grande de forme triangulaire, des fragments des démolitions ont été disposés de telle façon que l’ensemble peut être interprété comme une sculpture et aussi comme un espace rudéral de végétation. Ici, un « jardin rocaille » a été créé en formant une composition de la végétation spontanée naturelle avec une végétation sélectionnée par l’élimination intentionnelle de certaines plantes (cirses, renouées, orties) et la plantation additionnelle d’autres (aubépines, roses sauvages, prunelliers). Cette rocaille illustre bien la fusion entre les vestiges des bâtiments et la végétation sauvage.
Les surfaces de gazon tondu couvrent une grande partie de la section centrale du port intérieur, mettant ainsi le parc pleinement en valeur. Ces aires engazonnées sont exploitables de multiples façons et passent en transition douce vers les espaces ouverts du nouveau Centre de la Communauté Juive. Devant le bassin portuaire, les vagues de pelouse encadrées par les vagues blanches en béton sont particulièrement attrayantes pour les enfants et les adolescents. Les « waves » constituent toujours un défi pour ceux faisant du skate, du BMX ou bien pour les chiens curieux et elles répondent ainsi à la détermination qu’avait imaginé Dani Karavan :
« Mes œuvres sont créées en règle générale pour être utilisées par les gens. Sans les gens, mon art n’existe pas. Mes œuvres ne sont pas là pour être proposées au regard, mais pour être vécues. »
L’axe principal du parc est composé d’un patchwork de divers matériaux de dallage et de restes des bâtiments qui se trouvaient ici autrefois. Les souvenirs de la période à laquelle le port était en exploitation sont conservés. Quelques aires ont été sélectionnées pour y planter des bulbes suivant des motifs différentiés et offrant un déploiement de fleurs particulier au printemps.
Le port intérieur de Duisburg était appelé autrefois « la corbeille à pain de la Région de la Ruhr », car c’était un grand lieu de transbordement et de traitement des céréales. C’est là où fleurit le secteur de minoterie le plus important de l’Allemagne de l’Ouest vers les années 1900. La population de la « Ruhrgebiet » (Région de la Ruhr) croissant rapidement, la livraison de grandes quantités de céréales en provenance du monde entier devait être assurée et l’acheminent s’effectuait par les voies navigables en direction de Duisburg. Vers 1925, il existait 115 moulins à céréales dans le secteur du port intérieur et du port extérieur, traitant jusqu’à 1 million de tonnes de céréales par an. L’importance historique du port intérieur est l’idée de base de la conception d’un « assolement triennal » : trois aires attenantes sont plantées en rotation de céréales, de tournesols et de divers semis au cours de l’année, formant ainsi une végétation changeante d’une grande force symbolique.
Entre-temps, le port intérieur de Duisburg s’est développé pour devenir aujourd’hui un lieu de travail, de résidence et de culture. Les anciens bâtiments des docks et des minoteries situés le long du bassin portuaire ont été reconvertis en bureaux et en établissements de gastronomie. Les anciens moulins Küppersmühle et Wehrhahnmühle sont des musées très fréquentés. Une galerie s’ouvrant sur le parc par une « vitrine de la culture » a été établie dans les bâtiments rénovés situés dans le périmètre du « Jardin du Souvenir ». Les compositeurs Gehardt Stäbler et Kunsu Shim habitent dans la deuxième moitié du bâtiment et mettent fréquemment à profit les possibilités offertes par l’espace extérieur dans le cadre de leurs performances de musique expérimentale.
Conçu par l’architecte israélite Zvi Hecker, le Centre de la Communauté Juive est un bâtiment en forme d’éventail – évoquant un livre ouvert ou une main ouverte – qui donne sur le parc. Les lignes en prolongement des tranches de murs sont reprises dans la surface extérieure et sont continuées jusqu’au bassin du port sous forme d’une rigole d’eau. La communauté juive de Duisburg – Mülheim – Oberhausen a trouvé une nouvelle demeure en ce lieu éminent, non loin de la synagogue de la Junkernstraße qui fut détruite en 1938.
Un « pont en dos d’âne » conçu par « l’artiste constructeur de ponts », Prof. Jörg Schlaich de Stuttgart (Schlaich, Bergermann und Partner sbp gmbh) traverse le bassin portuaire en direction du nord, partant du Square Yitzhak Rabin situé à l’extrémité ouest du parc. Afin d’atteindre la hauteur nécessaire pour laisser passer les bateaux, le pont est tendu vers le haut au moyen de pylônes en acier et forme ainsi un « dos d’âne ». Sous la tension des câbles de traction, le tablier du pont s’élève à environ 8 mètres de hauteur au-dessus de la hauteur normale du bassin portuaire.
A la tombée de la nuit, le « Jardin du Souvenir » se transforme en une architecture de lumière réalisée avec succès par les des designers d’effets lumière Belzner und Hofmann. Les principaux éléments architectoniques verticaux du parc sont mis particulièrement en scène et font du parc un lieu absolument unique, même la nuit.
Adresse:
Innenhafen Duisburg – Altstadtpark « Garten der Erinnerung »
47051 Duisburg
www: http://www.innenhafen-duisburg.de/de/index.html
http://www.innenhafen-portal.de/standort/html/altstadtpark.html
Propriétaire:
Stadt Duisburg
Horaires d’ouverture:
Le parc est accessible tout au long de l’année
Tarifs:
Accès gratuit
Informations touristique:
- Restaurant / café: à proximité
- WC: dans les cafés et restaurants
- Stationnement: dans les rues
- Panneux d’orientation sur ce site web
- Bancs dans le parc: non
- Durée moyenne de la visite: 45 minutes
- Accessibilité: les chemins principaux sont accessibles aux personnes à mobilitè rèduite