En 1714, les cascades et » l’ouvrage des grottes » ainsi que l’octogone furent terminés. Les jeux d’eau sur le versant du Habichtswald, autrefois encore appelé le » Karlsberg « , devinrent alors la plus grande attraction pour les visiteurs venant de la ville résidentielle de la Hesse. Presque aucun voyageur ne manquait l’occasion de visiter ce qui était » plus qu’un projet royal « du jardin baroque et le » jeu » ou les » sauts » de l’eau » qui cependant était un spectacle si étrange et si beau pour nous lorsqu’elle descendait ainsi, que je ne peux le décrire autrement que comme un grand fleuve qui chuterait d’une haute montagne dans une vallée imprévisible, formant des miroirs innombrables et faisant un bruit tel que l’on ne pouvait s’entendre parler. « (Johann Friedrich Armand von Uffenbach, 1728).
Les » Vexierwasser » dans les grottes étaient très populaires. Des jets d’eau giclaient par surprise des joints entre les dalles et arrosaient les visiteurs ignorant ce qui allait arriver, au grand amusement des visiteurs étant dans la confidence.
La poursuite élaborée et la mise en scène » naturelle » des cours d’eau effectuées dans le parc paysager à partir de 1785 augmentèrent considérablement l’effet tout comme l’attractivité des arts aquatiques.
Le jardinier de la cour, Daniel August Schwarzkopf décrivit les impressions recherchées : » Également dans le futur, il n’y aura qu’un seul fleuve principal visible ; toutes les eaux et toutes les sources existantes seront rassemblées et conduites par un aqueduc, après lequel elles formeront un fleuve principal, au cours doux et tranquille à certains endroits, mais aussi impétueux à d’autres, ce qui ne pourrait être autrement vue la situation du site. « C’est aussi pour cette raison que » le saut de la grande fontaine … fut légèrement déplacé du centre et rapproché plus sur la droite de la cascade juste décrite, afin qu’il semble que la fontaine et la cascade soient le résultat du travail de la Nature. «
Les jeux d’eau romantiques qui sont présentés avec les jeux d’eau baroques les mercredis, dimanches et jours fériés, débutent par une » chute d’eau de la forêt « , de nos jours, encore appelée la » chute d’eau Steinhöfer » d’après Karl Steinhofer, longtemps en fonction d’inspecteur des fontaines à Wilhelmshöhe. Elle présente les eaux tombant en cascade de façon variée entre les masses de rochers au milieu de la forêt. Le point fort suivant est la chute d’eau sous le » Teufelsbrücke » (Pont du diable) à proximité de la Grotte de Pluton de style baroque. Les eaux chutent environ 10 mètres en profondeur sur des blocs de basalte superposés avant de redevenir calmes dans le » Höllenteich » (l’Étang de l’enfer). Le pont d’origine en bois datant de 1793 fut remplacé en 1822 par un pont en fer encore existant, réalisé par l’entreprise Henschel de Cassel. Après un trajet plus tranquille, mais encore animé à certains endroits par des marches, le cours des eaux atteint l’aqueduc, un édifice architectural extrêmement prononcé en forme de conduite d’eau romaine en ruine, construit en 1792 par Heinrich Christoph Jussow. À la sortie d’un conduit ouvert, les eaux se précipitent alors du bord dans une profondeur d’au moins 30 mètres. La chute des eaux, l’écume s’élevant et le grondement font partie des moments les plus impressionnants des jeux d’eau de Wilhelmshöhe. Les eaux passent les » Cascades de Peneus » et arrivent au bassin de la fontaine où les jeux d’eau se terminent officiellement par le jet de fontaine de plus de 50 mètres de haut.
Après une section tranquille, l’eau en provenance de l’étang arrive aux « Cascades de Jussow « . Là, elle s’écoule vers le bas dans un nombre de petites rigoles, elle ne chute plus de façon spectaculaire et atteint le » Lac « , en passant par « l’Île aux Roses ». Ce lac en contrebas du château fut créé de 1785 à 1792 par la réunion de cinq bassins de pisciculture de forme rectangulaire pour former une pièce d’eau apparemment naturelle avec un rivage irrégulier.